Hormone antimüllérienne : taux normal chez les femmes et rôle dans la fertilité

Qu'est-ce que l'hormone antimüllérienne (AMH) ?

L'hormone antimüllérienne est une protéine produite par l'organisme masculin et féminin. Chez les femmes, elle est synthétisée par les follicules ovariens et constitue le principal biomarqueur de la réserve ovarienne, c'est-à-dire la quantité et la qualité des ovules. Chez les hommes, l'AMH est produite par les cellules de Sertoli dans les testicules et joue un rôle clé dans le développement du système reproducteur au stade embryonnaire.

Importance de l'AMH pour la fertilité féminine

Chez les femmes, le taux d'AMH est utilisé pour évaluer :

• le potentiel reproductif ;
• le choix du protocole optimal de stimulation de l'ovulation ;
• l'opportunité de recourir à la FIV ;
• le pronostic de la ménopause ;
• l'état des ovaires en cas de suspicion de pathologies gynécologiques ;
• la réponse probable au traitement de l'infertilité.

Syndrome des ovaires polykystiques (SOPK) et AMH (https://natuvitro.com/fr/blog/polycystic-ovary-syndrome-symptoms-and-treatment)

Le SOPK est l'un des troubles hormonaux les plus fréquents chez les femmes en âge de procréer. Il se caractérise par un nombre élevé de follicules immatures, ce qui entraîne un taux d'AMH nettement supérieur à la normale. Les femmes atteintes du SOPK peuvent souffrir de règles irrégulières, d'absence d'ovulation, d'acné, d'hirsutisme (pilosité excessive) et d'autres symptômes de déséquilibre hormonal. Un taux élevé d'AMH permet de suspecter ce trouble et de prévoir la réaction de la patiente à la stimulation ovarienne lors d'une FIV.

Taux normal d'hormone antimüllérienne chez les femmes

• Jusqu'à 24 ans : taux d'AMH de 4,0 à 6,8 ng/ml — très forte probabilité de conception.
• Entre 25 et 30 ans : taux de 2,5 à 5,0 ng/ml — fertilité élevée.
• Entre 31 et 35 ans : taux de 1,5 à 4,0 ng/ml — chances de conception modérées.
• Entre 36 et 40 ans : taux de 1,0 à 3,0 ng/ml — baisse notable de la réserve ovarienne.
• Entre 41 et 45 ans : taux de 0,5 à 2,0 ng/ml — risque élevé de difficultés à concevoir.
• Entre 46 et 50 ans : taux de 0,1 à 1,0 ng/ml — conception naturelle peu probable.
• Après 50 ans : taux inférieur à 0,1 ng/ml — réserve ovarienne épuisée, ménopause.

AMH faible : causes et conséquences

Causes de la baisse :

• âge supérieur à 35 ans ;
• épuisement prématuré des ovaires ;
• syndrome de Turner et autres troubles génétiques ;
• chimiothérapie et radiothérapie ;
• intervention chirurgicale sur les ovaires ;
• endométriose ;
• tabagisme, stress chronique, troubles du sommeil.

Si le taux d'hormone anti-müllérienne est inférieur à la normale chez les femmes en âge de procréer, cela peut avoir les conséquences suivantes :

• Baisse de la fertilité. La principale conséquence d'un faible taux d'AMH est la diminution des chances de conception naturelle. Lorsque la réserve ovarienne est faible, le nombre d'ovules reste limité et même une ovulation régulière ne conduit pas toujours à une grossesse.
• Diminution de l'efficacité des programmes de FIV. Lorsque le taux de cette hormone est faible, il est difficile d'obtenir un nombre suffisant d'ovules matures pendant la stimulation. Cela peut affecter la qualité des embryons et le succès global du traitement de l'infertilité.
• Ménopause précoce. Un faible taux d'AMH peut indiquer le début du processus conduisant à un épuisement précoce de la fonction ovarienne. Dans ce cas, des symptômes caractéristiques de la ménopause peuvent apparaître : bouffées de chaleur, irritabilité, baisse de la libido, sécheresse des muqueuses.
• Troubles hormonaux. La diminution du nombre de follicules perturbe la production d'œstrogènes et de progestérone, ce qui se répercute sur la régularité du cycle menstruel, l'humeur, l'état de la peau et des cheveux.

Que faire en cas de faible taux d'AMH

Il est important de consulter un gynécologue pour une évaluation complète de la réserve ovarienne. Solutions possibles :

• sélection personnalisée d'un programme de stimulation pour la FIV ;
• recours à un programme de don d'ovocytes ;
• cryoconservation des ovocytes en cas de maternité différée.

Test de l'hormone antimüllérienne (AMH)

Quand faut-il le faire ?

L'AMH peut être testée n'importe quel jour du cycle, car son taux ne dépend pas de la phase menstruelle. Le test est généralement effectué entre le 3e et le 5e jour, en même temps que d'autres tests hormonaux.

Préparation :

• ne pas faire d'efforts physiques intenses ;
• éviter le stress et l'alcool pendant les 2 à 3 jours précédant le test ;
• faire la prise de sang le matin à jeun ;
• informez votre médecin si vous prenez des médicaments hormonaux.

Comment se déroule l'analyse ?

Prélèvement de sang veineux, analyse par ELISA ou CLIA. Résultat : sous 1 à 3 jours.

Peut-on augmenter le taux d'AMH ?

Il est impossible d'augmenter artificiellement le taux d'AMH, car il reflète le nombre de follicules déterminé par la nature. Il existe toutefois des méthodes permettant d'améliorer la réponse des ovaires à la stimulation. Si une grossesse est prévue à l'avenir, il est possible de conserver les ovules grâce à la cryoconservation.

## Influence de l'AMH sur la conception et la FIV

Un faible taux d'hormone antimüllérienne (AMH) est un marqueur important indiquant une diminution de la réserve ovarienne. Les femmes ayant un faible taux d'AMH ont un nombre extrêmement limité d'ovules, et même si l'ovulation se produit, la qualité des ovocytes peut être insuffisante pour qu'une grossesse survienne. Cela explique pourquoi de nombreux couples rencontrent des difficultés lorsqu'ils tentent une conception naturelle.

Dans le cadre des programmes de fécondation in vitro (FIV), un faible taux d'AMH affecte la réponse des ovaires à la stimulation hormonale. En règle générale, dans de tels cas, il est possible d'obtenir un nombre réduit d'ovules, ce qui réduit les chances de fécondation, de formation d'embryons de bonne qualité et d'implantation réussie. Cependant, cela ne signifie pas qu'une grossesse est impossible : avec une stratégie bien choisie et une approche individuelle, le résultat peut être positif.

Options possibles en cas de faible taux d'AMH :

• Utilisation des ovules de donneuses. L'une des méthodes les plus efficaces pour les femmes présentant une réserve ovarienne fortement réduite. Le matériel provenant de donneuses permet d'augmenter considérablement les chances de grossesse.
• Utilisation de protocoles de stimulation doux et ultra-courts. Ces approches minimisent la charge sur l'organisme et permettent d'obtenir au moins quelques ovules de bonne qualité.
• Cryoconservation des ovocytes à un jeune âge. Si vous envisagez de devenir mère à l'avenir, la congélation des ovocytes permet de préserver votre potentiel reproductif pendant une période où le taux d'AMH est encore suffisant.

Taux d'AMH et types de FIV

• FIV classique. Un faible taux d'AMH nécessite un programme de stimulation personnalisé, souvent avec une dose plus élevée d'hormones ou des protocoles alternatifs.
• FIV avec don d'ovocytes. Dans ces programmes, le taux d'AMH de la receveuse ne joue pas un rôle déterminant, car on utilise des ovocytes de donneuses. L'essentiel est l'état de l'endomètre et la préparation de l'organisme à recevoir l'embryon.
• FIV avec double don. Lorsque des ovules et du sperme de donneurs sont utilisés, l'efficacité de la procédure dépend exclusivement de la qualité des embryons et de l'état de l'utérus de la patiente. Dans ce cas, le taux d'AMH n'a aucune incidence sur le pronostic.

AMH élevé : qu'est-ce que cela signifie ?

Des valeurs élevées sont le plus souvent associées au SOPK. Dans ce cas, de nombreux petits follicules produisent plus d'hormones, mais l'ovulation peut ne pas se produire. En outre, un taux élevé d'AMH peut être le signe d'une tumeur, à savoir une tumeur granulosa de l'ovaire. Dans les deux cas, un diagnostic et un suivi médical sont nécessaires.

Des valeurs optimales d'AMH (1 à 4 ng/ml) indiquent une réserve ovarienne suffisante et un pronostic favorable pour la conception.

Questions fréquemment posées

Peut-on faire un test AMH pendant les règles ?

Oui, le taux de cette hormone est stable tout au long du cycle.

Un faible taux d'AMH est-il synonyme d'infertilité ?

Pas toujours. Mais cela indique une diminution du nombre d'ovules. La FIV peut aider.

À quelle vitesse le taux d'AMH évolue-t-il ?

Lentement. Il diminue progressivement avec l'âge.

Y a-t-il des symptômes d'un faible taux d'AMH ?

Non. Seule une analyse en laboratoire permet de le déterminer.