Impact de la pollution atmosphérique sur la santé reproductive

La pollution de l'air peut-elle provoquer l'infertilité ?

La pollution de l'air est l'un des problèmes environnementaux les plus graves de notre époque, car elle a un impact négatif sur la santé humaine. À cet égard, des scientifiques chinois ont décidé d'étudier son impact possible sur la fonction de reproduction. Les résultats de leurs travaux, publiés dans la revue scientifique Environmental International, ont confirmé l'existence d'un lien entre la pollution de l'air et un risque accru d'infertilité.

L'étude et ses résultats

L'étude a porté sur 10 211 couples vivant dans huit provinces chinoises différentes. Les scientifiques ont analysé la qualité de l'air là où ils vivaient, en se concentrant sur la concentration de particules fines (PM_2,5), qui sont associées aux émissions des voitures et de l'industrie.

Les chercheurs ont étudié les effets de ces particules microscopiques sur le corps des hommes et des femmes pendant un, trois et cinq ans, en analysant les niveaux de PM_2,5 là où ils vivaient et en les comparant aux taux de fécondité. Pour ce faire, on a utilisé les données sur la qualité de l'air fournies par les stations de surveillance, ainsi que les examens médicaux des participants, y compris l'analyse du sperme et de la fonction ovarienne. Il s'est avéré que pour chaque augmentation de 10 µg/mètre cube des concentrations atmosphériques de PM_2,5, la probabilité d'infertilité augmentait de 20 %.

La plupart des participants à l'étude vivaient dans des zones où les concentrations de PM_2,5 atteignaient 57 µg/mètre cube, ce qui est bien supérieur à la limite de 5 µg/mètre cube recommandée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour protéger la santé publique. Par exemple, le niveau moyen de ces particules dans l'air britannique n'est que de 10 à 15 µg/mètre cube, ce qui est nettement inférieur au niveau en Chine.

Lien entre la pollution atmosphérique et les problèmes de reproduction

Cet article scientifique est loin d'être le premier à établir un lien entre la qualité de l'air et la santé reproductive. Des études antérieures menées en Europe et aux États-Unis ont également mis en évidence des corrélations similaires, en particulier l'effet de la pollution atmosphérique sur la réduction de la mobilité des spermatozoïdes, la diminution du nombre d'ovules viables et l'augmentation du nombre de fausses couches. Certains documents soulignent qu'une exposition prolongée à la pollution atmosphérique peut entraîner une perturbation endocrinienne affectant la fertilité. Par exemple, une étude américaine récente portant sur 600 personnes ayant des problèmes de fertilité a révélé que des niveaux élevés de pollution atmosphérique peuvent entraîner une baisse de la qualité des spermatozoïdes chez les hommes, ainsi qu'une diminution du nombre d'ovules en cours de maturation chez les femmes.

Effets de la pollution atmosphérique sur la FIV

La pollution atmosphérique peut également affecter les résultats des techniques de procréation assistée telles que la fécondation in vitro (FIV). Des études montrent que les femmes exposées à des niveaux élevés de polluants pendant de longues périodes peuvent avoir des taux plus faibles d'implantation réussie d'embryons. Dans les cas de FIV avec don d'ovules et de FIV avec double don, où l'on utilise à la fois le sperme et les ovules d'un donneur, le risque d'échec de la procédure peut également augmenter en raison des effets de la pollution atmosphérique sur l'endomètre et l'équilibre hormonal du corps.

Moyens de résoudre le problème

Les données de nombreuses études confirment que la pollution environnementale a un impact négatif sur la santé reproductive humaine, augmentant la probabilité de problèmes de conception. Ce fait souligne l'importance de mesures globales visant à réduire les émissions et à améliorer la qualité de l'air, en particulier dans les régions densément peuplées et les zones industrielles.

Une solution efficace consiste à passer à des sources d'énergie propres, telles que l'énergie solaire et éolienne, et à mettre en œuvre des normes d'émission plus strictes pour les installations industrielles et les véhicules. Certains pays ont déjà mis en œuvre avec succès des programmes visant à rendre les villes plus vertes, à améliorer les systèmes de filtration de l'air et à encourager l'utilisation des transports publics et des véhicules électriques. La mise en œuvre de telles mesures au niveau mondial pourrait réduire de manière significative la pollution et son impact négatif sur la santé publique.