Croissance mondiale de l'intérêt pour la médecine reproductive

Une nouvelle réalité : le désir d'avoir des enfants après la pandémie

Partout dans le monde, on constate une augmentation sans précédent de la demande pour les services des cliniques de médecine reproductive. Les spécialistes néo-zélandais qualifient la situation actuelle comme la plus active jamais observée. Le directeur médical de la clinique Fertility Associates Wellington, le Dr Andrew Murray, a noté qu'après la levée des restrictions strictes liées au confinement, le nombre de demandes adressées à leur centre a fortement augmenté. Au départ, cela a été attribué à une demande différée : les gens n'avaient tout simplement pas pu prendre rendez-vous pendant le confinement. Cependant, avec le temps, il est devenu évident que la pandémie avait eu un impact plus profond, provoquant une réévaluation des valeurs fondamentales. Les gens ont commencé à redéfinir leurs priorités, et le thème de la fondation d'une famille est passé au premier plan.

« Je pense que cela s'explique par le fait que le coronavirus a fait prendre conscience aux gens de ce qui est vraiment important pour eux », explique le Dr Murray. Il souligne que de nombreux patients avouent que le désir d'avoir des enfants est devenu leur objectif principal après une longue période d'incertitude.

Les chiffres liés à la médecine reproductive parlent d'eux-mêmes. Le nombre de femmes à la recherche d'un donneur de sperme à la fin de l'année 2020 a plus que doublé par rapport à 2017. Cela a entraîné des délais d'attente de plus de deux ans dans certaines cliniques. Le nombre de patientes intéressées par la congélation de leurs ovules a également augmenté de manière spectaculaire, avec une hausse de plus de 500 % entre 2016 et 2020. La structure d'âge a également changé : alors qu'il y a quelques années, l'âge moyen des femmes demandant de l'aide était de 37 ans, aujourd'hui, il s'agit principalement de patientes âgées d'environ 34 ans.

Contexte international : États-Unis, Royaume-Uni, France

Les tendances mondiales confirment ce qui se passe en Nouvelle-Zélande. Aux États-Unis, l'American Society for Reproductive Medicine (ASRM) a constaté une forte augmentation du nombre de cycles de FIV et de cryoconservation d'ovocytes après la pandémie. De nombreuses cliniques agrandissent d'urgence leurs services et recrutent du personnel pour faire face à l'afflux de patients.

Au Royaume-Uni, le Service national de santé (NHS) et les principaux centres privés enregistrent une augmentation active des demandes, en particulier chez les femmes de moins de 35 ans. La demande de programmes de congélation d'ovules et de don de sperme a été largement augmentée. Les experts expliquent cette situation par la volonté des femmes de ne pas reporter la maternité malgré les défis sociaux et économiques.

En France, selon l'Agence de la biomédecine, le nombre de procédures de procréation médicalement assistée (PMA) en 2021-2022 a augmenté de près de 30 % par rapport au niveau d'avant la pandémie. Cette augmentation est particulièrement notable chez les femmes célibataires et les couples de lesbiennes, grâce à une réforme législative qui rend désormais la FIV accessible à toutes les femmes, quel que soit leur statut marital.

Quels sont les protocoles les plus fréquemment choisis ?

Dans un contexte d'intérêt croissant pour la médecine reproductive, trois domaines sont particulièrement demandés. La fécondation in vitro classique (FIV), utilisée dans un large éventail d'indications, reste en tête. La deuxième place revient à la FIV avec don d'ovocytes, souvent choisie par les femmes ayant une réserve ovarienne faible, après 38 ans ou après des tentatives infructueuses avec leur propre matériel biologique. Le troisième domaine est la FIV avec double don, qui utilise à la fois des ovocytes et du sperme provenant de donneurs. Cette option est particulièrement intéressante pour les femmes célibataires, ainsi que dans les cas de maladies héréditaires graves ou de perte totale de la fertilité.

Selon les observations des spécialistes, le succès des protocoles avec matériel de donneur dépend en grande partie de l'état de l'endomètre, d'une préparation médicamenteuse adéquate et de la possibilité de réaliser un diagnostic génétique préimplantatoire. Tout cela permet non seulement d'augmenter les chances d'implantation de l'embryon, mais aussi de minimiser les risques pour la santé du futur enfant. En conséquence, les protocoles avec don deviennent de plus en plus populaires, en particulier chez les patientes plus âgées, ainsi que chez celles qui souhaitent devenir mères sans être en couple.

La médecine reproductive moderne répond aux nouveaux défis de notre époque en proposant des solutions flexibles et scientifiquement fondées pour les situations les plus diverses. Dans un monde en mutation, la possibilité de réaliser son droit à la parentalité devient non seulement une nécessité médicale, mais aussi une nécessité sociale.