Briser les mythes : ce que vous devez savoir sur le don d'ovules

La FIV avec don d'ovules, ou don d'ovules, est entourée de mythes, tout comme tout ce qui touche à l'insémination artificielle. Dans la plupart des cas, la création de mythes se développe là où les informations sont insuffisantes. Nous avons rassemblé les mythes les plus répandus sur le don d’ovocytes et avons demandé à des spécialistes de la reproduction et à des embryologistes d’une clinique de la capitale de nous les commenter.

Le don épuise la réserve d’ovules, la donneuse risque de rester stérile

Au moment de la naissance, une femme dispose de toute sa réserve ovarienne, c’est-à-dire une réserve d’ovules pour la vie. Cela représente environ un million de follicules. Au cours d'un cycle menstruel, un seul, parfois deux, mûrit ; pendant toute la période fertile d'une femme, environ 400 follicules deviennent des ovules, les autres meurent. La stimulation ovarienne encourage non seulement un ovule à mûrir au cours d’un cycle, mais un pool de 8 à 12 follicules. Ajoutons ce nombre à 400 - et nous obtenons toujours un chiffre très loin du million. Il est donc impossible d’épuiser la réserve d’ovules par le don.

La procédure de don n’a pas d’impact durable sur la santé de la donneuse

Comme toute intervention sur le fonctionnement du corps, le don comporte des risques. Ils sont associés à la stimulation hormonale des ovaires (risque de développer un syndrome d'hyperstimulation ovarienne, SHO) et à l'intervention chirurgicale de prélèvement ovocytaire. Ces dernières années, les programmes de stimulation et leurs médicaments se sont améliorés à tel point que le SHO sévère est pratiquement devenu une complication du passé. Cela s’explique également par le fait que toutes les candidates à la stimulation hormonale sont soumises à un examen approfondi qui identifie à l’avance les risques. Bien qu'un léger SHO provoque un inconfort, il n'entraîne aucune conséquence significative et ne nécessite même pas d'intervention médicale, le corps récupère tout seul après l'arrêt de la stimulation ; Quant au prélèvement chirurgical d'ovocytes, il est réalisé sous guidage échographique visuel par un médecin expérimenté, et bien que le risque de lésion des organes voisins avec une aiguille pour l'aspiration des ovocytes ne puisse être exclu, dans la pratique cela se produit extrêmement rarement.

Prise de poids lors de la stimulation hormonale

Lors d'une stimulation hormonale, une femme peut effectivement prendre du poids, mais cela est du essentiellement à la rétention de l’eau dans le corps et pas à la production de graisse. Certaines femmes connaissent effectivement une augmentation de l'appétit sous l'influence des hormones, mais même dans ce cas, la durée du programme n'est que de quelques semaines, éliminant ainsi la possibilité d'une prise de poids significative. Une attention particulière à votre alimentation et une limitation raisonnable des aliments riches en calories peuvent éviter ce problème.

Une donneuse peut donner n'importe quel nombre d'ovules

La stimulation hormonale permet d'obtenir de 8 à 12, maximum 15 ovules en un seul programme. Théoriquement, il peut exister de nombreux programmes de ce type, mais en réalité, les médecins ont fixé une limite. Ce nombre  a été adopté non pas parce que l'impact négatif du don a été prouvé, mais à titre préventif - les effets hormonaux fréquents sur le corps n'excluent pas les conséquences négatives.

Les donneuses d’ovules sont des femmes dysfonctionnelles, des toxicomanes et des alcooliques

Exclu. Il existe toute une liste d'exigences pour les donneuses d'ovules ; seules les femmes qui satisfont à toutes les exigences sont autorisées à participer au programme. Le premier élément de la liste est la bonne santé. Avant de préparer le don, la demandeuse doit se soumettre à un entretien avec un médecin et à un examen médical complet. Il est impossible de cacher dans de telles conditions l’alcool ou toute autre addiction, ainsi qu’un mal-être social, mental ou psychologique.

On ne sait pas à quoi ressemblera un enfant issu d'une donneuse d'ovules

Lorsque le programme de don choisit une donneuse, l’une des principales considérations est l’apparence. Habituellement, la donneuse d'un couple est une femme dont l'apparence est similaire à celle de la mère biologique. Cependant, les phénotypes ne peuvent pas être garants d’une ressemblance, en effet différents gènes peuvent être activés ou non. Nous le savons grâce à des exemples tirés de la vie : les enfants des mêmes parents sont souvent complètement différents les uns des autres - ils ont des couleurs de cheveux et d'yeux différents, des tailles, des corpulences différentes, etc. En d'autres termes, nous ne savons jamais exactement comment sera l'enfant jusqu'à sa naissance.

L'enfant aura la personnalité d'une donneuse inconnue et sera donc difficile à gérer

Le caractère dépend beaucoup moins des gènes que de l'éducation et de l'environnement dans lequel l'enfant grandit. Même les capacités d’un enfant ne sont pas entièrement déterminées par les gènes, et comment et lesquelles d’entre elles seront révélées dépendent des conditions dans lesquelles le bébé se développe. Encore une fois, la consanguinité ne garantit ni un bon caractère (selon votre compréhension) ni que ce sera facile avec l'enfant.

Les données des donneuses peuvent être trouvées sur Internet ; des personnes malveillantes peuvent utiliser ces informations

Les informations sur le don sont totalement confidentielles, la confidentialité est légalement garantie. Même le couple bénéficiant d’ une donneuse d’ovules ne reçoit aucune information personnelle la concernant. Une description de l'apparence, des données anthropométriques (taille, poids), certains paramètres médicaux, tels que le groupe sanguin et le facteur Rh, des informations sur l'éducation sans indication d'établissements d'enseignement et de dates spécifiques sont fournies. Il n'existe pas de bases de données ouvertes. La seule façon pour le public de découvrir qu'une femme a participé au programme de dons, est si celle-ci a rendu  sa propre histoire publique.

Un enfant issu d'un ovule de donneuse ne partage aucun matériel génétique avec la mère biologique

Jusqu'à récemment, cette affirmation était considérée comme vraie. Mais des découvertes scientifiques récentes ont montré que même si des ovules de donneuses sont utilisés, la mère transmet quand même son matériel génétique à l'enfant. Nous parlons de microARN, des molécules contenant des informations génétiques qui sont produites par le corps de la mère et pénètrent jusqu’au fœtus par le liquide amniotique. Le microARN régule l'expression des gènes, c'est-à-dire qu'il active certains gènes de l'ensemble existant et affecte ainsi les caractéristiques physiques de l'enfant. Les experts ont déjà noté que les enfants conçus à partir d'un ovule de donneuse sont similaires aux mères biologiques, mais cette information a maintenant reçu une confirmation scientifique.