Les embryons sont prêts à combattre les virus et les bactéries dès le cinquième jour de développement

Des scientifiques de l'université de Manchester (Royaume-Uni) et du NHS Foundation Trust ont fait une découverte importante : les embryons humains issus du programme de FIV produisent des protéines TLR (Toll-like receptor) dès le cinquième jour de développement. Ces protéines jouent un rôle clé dans la reconnaissance des agents pathogènes tels que les virus et les bactéries, en activant les mécanismes immunitaires de l'organisme. Cette expression précoce de l'activité immunitaire souligne l'importance de ces protéines dans la protection des embryons et le maintien de leur développement.

La sensibilité unique des embryons à leur environnement

Selon le professeur Daniel Brison, directeur scientifique du département de médecine reproductive du St Mary's Hospital et chef de l'équipe de recherche, les embryons sont extrêmement sensibles à leur environnement, notamment aux niveaux de nutriments, à la présence de toxines, à la température et à la composition du microenvironnement. Ces facteurs peuvent affecter de manière significative leur développement et leurs chances de réussite de s’implanter. Cependant, jusqu'à présent, les mécanismes par lesquels les embryons répondent à certains signaux du monde extérieur étaient peu connus.

Étude des récepteurs de type Toll

Les scientifiques ont étudié les récepteurs de type Toll (TLR), une classe de protéines qui jouent un rôle clé dans le système immunitaire humain. Ces récepteurs sont responsables de la reconnaissance des agents pathogènes et du déclenchement de la réponse immunitaire. L'équipe de chercheurs a cultivé 25 embryons humains âgés de cinq jours et les a exposés à des substances telles que les lipopolysaccharides et les peptidoglycanes, qui sont des activateurs connus des récepteurs TLR.

Les résultats de l'étude

Les résultats ont été publiés dans la revue Human Reproduction, l'une des principales publications scientifiques dans le domaine de la médecine reproductive. L'étude a montré que le système TLR est actif dans les embryons humains et qu'il peut

• Déclencher une réponse inflammatoire dans le corps de la mère en réponse à des agents pathogènes tels que les virus et les bactéries ;
• Influencer le processus d'implantation de l'embryon dans la paroi utérine ;
• jouer un rôle dans la réussite de la grossesse.

Ces résultats soulignent l'importance du fonctionnement du système immunitaire de l'embryon dès les premiers stades de son développement.

Implications possibles pour la recherche sur l'infertilité

Le professeur Brison a déclaré que ces résultats pourraient éclairer les causes de l'infertilité, notamment lorsque les embryons ne parviennent pas à s'implanter dans l'utérus. Une hypothèse est que les anomalies des TLR peuvent conduire à une réponse inadéquate aux pathogènes ou, à l'inverse, à une réponse inflammatoire excessive qui empêche l'implantation. Ces résultats pourraient également contribuer au développement d'approches thérapeutiques personnalisées, par exemple en utilisant des médicaments qui régulent le système immunitaire maternel et embryonnaire. Cette découverte ouvre de nouvelles perspectives pour l'étude des mécanismes qui déterminent le succès de l'implantation et peut fournir une base pour le développement de nouveaux traitements de l'infertilité.

L'étude des scientifiques britanniques démontre à quel point le processus de développement précoce des embryons humains est unique. L'activité des récepteurs immunitaires dès le cinquième jour de développement souligne leur importance pour assurer la survie et le bon développement de l'embryon. Ces résultats peuvent fournir des indices sur de nombreux problèmes de santé reproductive et contribuer à la mise au point de traitements de l'infertilité plus efficaces.

Pour plus d'informations sur la fécondation in vitro ( FIV), voir la section sur les traitements.